Description
Le bardeau d’asphalte est un rejet provenant de la démolition ou de la réhabilitation des bâtiments. Le bardeau d’asphalte postconsommation (BAPC) est peu valorisé au Québec. On estime qu’environ 250 000 tonnes de BAPC sont produites au Québec chaque année. Selon le MTQ, il peut être utilisé jusqu’à 5 % massique dans certains enrobés bitumineux (EB). Sinon il est utilisé dans la valorisation énergétique ou disposé dans les lieux techniques d’enfouissement. Il est particulière ment difficile à valoriser en région.
Dans le cadre de ce projet, il est proposé de réutiliser le BAPC en tant que matériau de recouvrement des chaussées non revêtues qui sont plus difficiles à entretenir. Ce revêtement permet une imperméabilisation de la surface de la chaussée limitant les infiltrations d’eau et il servira aussi d’abats poussière. Il contribue à diminuer les défauts de surface tels que les nids de poules et la planche à laver, augmentant ainsi la sécurité et le confort des usagers.
Objectifs
- Formuler un matériau de micro surfaçage pour les chaussées non revêtues à faible trafic à partir de BAPC reconditionnés;
- Valider la pertinence de l’approche proposée à l’aide d’une analyse de cycle de vie (ACV);
- Évaluer la quantité de GES évités;
- Développer des guides pour favoriser l’implantation de la technologie.
Résultats-clés
- La partie fine du BAPC peut-être incorporée dans des mélanges d’enrobés jusqu’à une teneur de 10%.
- L’utilisation de BAPC permet de réduire la quantité de bitume neuf à utiliser.
- Un mélange avec 10 % de BAPC a été fabriqué en usine puis posé en conditions réelles pour valider les résultats des essais de laboratoire.
Enseignements
- La valorisation du BAPC dans les matériaux de chaussée est possible.
- La chaîne de valeur du BAPC est complexe et implique de nombreuses parties prenantes dont les intérêts sont divergents.
- La règlementation provinciale n’incite pas l’industrie des chaussées à valoriser le BAPC.
L’utilisation systématique de 3 à 5 % de BAPC dans les 6,5 millions de tonnes d’enrobés produites annuellement au Québec permettrait de valoriser tout le BAPC généré en plus d’une économie d’environ 10,000 tonnes de bitume.
Jean-Claude Carret, École de technologie supérieure
Pistes à explorer
- Créer un groupe de travail impliquant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du BAPC
- Approfondir les études en laboratoire
- Proposer des modifications de la réglementation pour inciter les acteur.rice.s à mieux structurer la chaîne de valeur du BAPC